Bagatelle abrite le platane le plus haut de Paris. 45 mètres de haut ! On raconte que le 2ème serait planté dans les jardins de l'Elysée.
Le Parc de Bagatelle est remarquable à bien des égards. Historique, d'abord, botanique ensuite, mais aussi paysager, d'agrément, etc. Lors de la récente fête des jardins parisiens, nous nous sommes intéressé aux arbres remarquables. Charme à feuilles de chêne, plaqueminier faux-lotier, mûrier-platane, hêtre pourpre, platane à feuille d'érable, magnolia étoilé, arbre aux cornichons bleus... Il y en a des dizaines, répartis ici et là, avec leur plaque explicative (réclamez la plaquette à l'entré !). Vous en trouverez certains tout seul en flânant dans les allées et en regardant le plan (plaquette). En revanche, ceux que nous vous présentons ici sont, pour la plupart, méconnus du public car non ou peu étiquetés. "Tour du propriétaire" avec Bruno, jardinier à Bagatelle et expert en botanique.

Un beau magnolia pour se dérouiller les jambes. Il reste majestueux en automne, bien qu'on attende avec impatience le retour de ses fleurs dans quelques mois.

Un conifère de Chine... qui ressemble à tout sauf à un conifère !

Le fruit rouge de l'if est particulier. Inoffensif pour les chevreuils, qui peuvent en avaler des kilos sans problème, il tue en revanche un cheval trop gourmand !

Ce tilleul n'est pas courant. Il s'agit du tilleul de Mongolie aux étonnantes feuilles en forme de... feuilles de vigne. Selon l'association des parcs botaniques de France, ce spécimen a été élu "un des plus beaux de France"...; sinon LE plus beau. Pas mal !

Ce chêne du Texas résiste aussi bien au froid (il est persistant) qu'à la sécheresse. C'est un avantage car dans les années à venir, l'économie d'eau sera obligatoire, on arrosera de moins en moins. Celui-ci est un don de l'Association internationale des Chênes (les Anglais ont des tas d'associations de ce genre, même une consacrée aux perce-neige). L'essai est concluant !

Les pieds femelles de ginkgo biloba produisent des fruits (observez bien l'image, ils sont ronds, verts, et se confondent avec les feuilles). On évite désormais de planter ces arbres en ville car lorsque les fruits tombent par terre, ils pourrissent et sentent vraiment mauvais. Pas de problème avec le pied mâle, bien sûr, qui ne produit pas de fruit.
Drôle de chêne !

Le problème n°1 de ce majestueux conifère de Sicile, c'est qu'il est en grand danger de disparition. En effet, non seulement son bois est utilisé larga manu pour fabriquer des charpentes, mais surtout, les croyants coupent l'extrémité car elle ressemble à un crucifix. Et en Sicile, on est très croyant, et il y a de nombreux fidèles. Ce qui au bout du compte fait de nombreux arbres fortement mutilés. Bref : il n'en reste que 32, dont 1 à Bagatelle.

Respect pour ce sublime pin sylvestre. Commun, mais celui-ci, belle bête !

Un autre genre de pin, tout petit pour l'instant, il s'agit d'un pin japonais dit "à petites fleurs" en raison de la forme arrondie que prennent les épines; c'est vrai, on dirait des fleurs !

Le pin larichio est l'arbre le plus grand de France. Il peut mesurer jusqu'à 50 mètres de haut. Il est originaire de Corse.

Les jardiniers adorent le davidia (ici le 3ème planté en France, historiquement). Il faut attendre au moins 15 ans pour le voir fleurir !

Un eucommia ulmoïdes, seul dans son genre et dans sa famille, qui donne du latex. On a un temps pensé l'utiliser pour faire des objets en caoutchouc, au 19ème siècle, et puis finalement non. Pourtant vous avez vu les petits filaments de latex dans la feuille, lorsqu'on la casse ?

Très beau ptérocarya.

Rien que pour son nom, le liquidambar nous remplit de joie. C'est incroyable de s’appeler liquidambar, non ?

Un très bel érable gris. Après ses feuilles rouges d'automne (ha, l'été indien au Canada !), il offre un tronc étrangement décoratif en hiver, dans les tons rouille. Et on dit qu'il desquame, qu'il s'exfolie. Comme un soin esthétique en somme...

Le plus vieil arbre de Bagatelle, bien caché, c'est lui ! Un if commun, probablement planté en... 1772 ! ça fait rêver. Hélas, comme tous les ifs d'ailleurs, il souffre de la sécheresse (air trop sec).

Un dernier conseil pour la route ? Certes, il ne s'agit pas d'un arbre, mais d'une plante. Malgré son aspect tropical, l'Aralia japonica pousse à l'ombre et résiste très bien au froid. Astucieux, il produit chaque année des "paquets" de 3 pousses (regardez bien l'image) : 1 grande, 1 moyenne et 1 petite; ainsi aucune feuille ne gêne les deux autres, chacune profite de suffisamment de lumière. Une plante très indiquée lorsqu'on vit à Paris et que seule une petite cour à l'ombre peut accueillir un peu de verdure. D'autant que l'Aralia supporte bien le froid, jusqu'à -15°C, cela ne lui fait pas peur.