
C'est la première, chronologiquement. La première sur un plan subtilité et profondeur de parfum. La plus exceptionnelle aussi dans bien des troubles psychologiques et nerveux. La plus chère du monde enfin, tant il faut de quantités ahurissantes de pétales pour obtenir 1 seule goutte d'huile essentielle de cette fleur mythique. Précieuse, luxueuse, irremplaçable, sublime.

Pour la petite histoire...
Nous savons tous que la médecine par les plantes est la plus ancienne du monde, alors que les hommes n’ont eu longtemps que cela pour soigner leurs maladies et panser leurs blessures. Avec succès, car sinon nous ne serions pas là pour en parler ! Certainement, l’aromathérapie « artisanale » remonte à des dizaines d’années avant J.-C. En Asie, un alambic datant de 5 000 ans avant notre ère, indique que la Chine et l’Inde maîtrisaient déjà quelque peu les procédés d’extraction. Les Égyptiens employaient les huiles essentielles pour embaumer leurs morts 4 000 ans avant J.-C. Cèdre du Liban, nard, encens, myrrhe, cannelle… que de noms associés au patrimoine culturel égyptien, et mentionnés tant dans les papyrus médicaux que dans les traditions d’hygiène quotidienne. Les résines d’encens découvertes dans le tombeau de Toutankhamon, 32 000 ans après son exhumation, exhalaient encore leur parfum !
Il est vrai qu’en l’absence d’outils « scientifiques » pour détailler leur composition, on s’intéressait alors particulièrement aux huiles essentielles en parfumerie. Cependant, peu à peu, sur tous les continents, la médecine s’organise, devient plus précise, plus cartésienne et scientifique. C’est Avicenne, médecin arabe, qui distille la toute première huile essentielle pure. Un cheminement somme toute logique : les Arabes ont introduit les épices et développé le marché des herbes aromatiques en Europe – ils allaient chercher les premières en Asie et faisaient pousser les secondes sur leur propre sol, propice. Ail, oignon, herbes et épices mais aussi miel, datte, cresson, céleri ou artichaut (« créé » par les Arabes à partir du chardon !) étaient considérés comme d’excellents outils thérapeutiques. Ils outrepassaient largement leurs propriétés culinaires pour déborder sur le domaine curatif. En ce qui concerne la phytothérapie, les Arabes sont allés bien plus loin que les simples infusions ou applications classiques. Pour mieux bénéficier des principes actifs, ils ont inventé le laudanum (boisson antidouleur, à base d’opium et de diverses épices, alcoolisée pour renforcer l’effet antalgique de l’opium). Même si les Égyptiens utilisaient déjà les essences de plantes en vue de conserver les momies, c’est Avicenne qui, le premier, extrait une huile essentielle pure. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’une des plus précieuses : celle de rose ! Pour réaliser ce petit exploit, il s’appuie sur les enseignements perses (inventeurs probables de la distillation) et met au point l’alambic. L’aromathérapie fera désormais partie intégrante des traitements préconisés par Avicenne dans tous ses écrits médicaux.
Ses propriétés : sédative, profondément antistress, elle soulage les nausées, soutient et réveille la libido (femmes et homme). Nous parlons bien ici de l'huile essentielle de rose de Damas (rosa damascena) et non de celle de bois de rose, et encore moins de l'huile végétale de rose musquée.