Bonjour madame Festy,
Certains spécialistes disent que l'huile essentielle de curcuma est tirée du rhizome, d'autres de sa racine... Pouvez-vous m'éclairer ? Et me dire la différence entre rhizome et racine ? Et la poudre que l'on utilise en cuisine, elle provient de la même partie de la plante ?
Merci !
Une jolie fleur de curcuma.
L'huile essentielle de curcuma est tirée du rhizome. Et un rhizome n’est pas une racine, même si les deux se ressemblent. C'est une tige souterraine, différente d’une racine dans le sens où 1) le rhizome porte des feuilles sous la forme d’écailles (de « nœuds » et/ou de bourgeons), ces « yeux » assurant la croissance de la plante, 2) il possède lui-même des racines pour puiser la nourriture du sol. D’un point de vue nutritionnel, la racine est souvent consommée intégralement ou en tout cas en quantité (carottes…), le rhizome, véritable réserve d’amidon et d’inuline, est, lui, employé avec grande parcimonie, voire considéré davantage comme une épice que comme un légume. Même s’il y a des exceptions. D’ailleurs, puisqu’on parle de carottes, abordons aussi le cas des navets ! L’un comme l’autre sont autant des racines (vers le bas) que des tiges/rhizomes (vers le haut). Et puis, un rhizome peut se transformer en tubercule (igname, pomme de terre, topinambour), en rhizome très épaissi (galanga, gingembre), proliférer (pousse de bambou). Pas si simple, la botanique ! Dans ce grand « fouillis de vie » rattaché d’une manière ou d’une autre aux rhizomes, on trouve par exemple l’ail, la betterave, les carottes, les échalotes, le manioc, les oignons, les panais, les patates douces, les poireaux, les pommes de terre, les pousses de bambous, les navets, les radis, les raiforts, le rutabaga, les salsifis, les scorsonères, les topinambours, le wasabi.
Les rhizomes ne sont pas champions en vitamines. En revanche, ils se défendent très bien en minéraux, des micronutriments largement aussi utiles, et même indispensables au travail des vitamines ! Mais surtout, plus spécifique, certains possèdent des composés tout à fait extraordinaires, notamment sous forme de flavonoïdes et d’huiles essentielles. C’est le cas du curcuma (ou du gingembre). Si on l’a toujours employé, principalement en Inde, pour ses propriétés tinctorielles (il teinte aussi bien le riz que… les vêtements !) ainsi que pour ses bienfaits digestifs (le curcuma stimule l’appétit et l’excrétion biliaire), sa curcumine laisse pourtant entrevoir une tout autre carrière : celle d’une épice santé qui pourrait bien aider à prévenir, et dans une certaine mesure à traiter, les maladies dégénératives du cerveau et le processus cancéreux. La curcumine n'est présente que dans l'épice, elle aussi tirée du rhizome, et pas dans l'huile essentielle.